PEINDRE DES YEUX (ACRYLIQUE, BUSTE)

Peinture du regard d'un buste

– Introduction

Personnellement, l’étape de la peinture du regard d’une figurine, quelle qu’elle soit, représente un moment assez redouté. Dans le cas d’un buste, il se révèle encore plus capitale, car un buste avec un regard loupé, c’est tout simplement un buste loupé. L’usage nous fait dire, qu'il n'est jamais bien compliqué de peindre un œil, mais que la difficulté réside dans la réalisation du deuxième et surtout dans la synchronisation des deux afin d’obtenir un regard cohérent…

… Et comme dirait notre ami Perceval dans Kamelot ; "c’est pas faux" !!!!!

Quoiqu’il en soit il faut bien s’y mettre à un moment ou un autre. J’ai pour habitude de choisir ce moment, cela n’a rien de très rationnel, mais pour faire simple, il faut que je sois sure d’avoir un temps suffisant, d'être bien tranquille et surtout que je le sente. La peinture d’un œil reste un travail de précision qui réclame une concentration importante, j’aime donc me mettre dans des conditions optimums.

Il n’est pas rare que je peigne les deux yeux à des moments différents, je ne pense pas qu’il y ait une règle établie à ce sujet-là, faite bien comme vous voulez.

Maintenant que j'ai bien fait monter la pression… Here we go …

– Étape 1 – le matériel (photo 1)

En général j'utilise des pinceaux de la gamme 8413 (longs et fins) de la marque Raphaël pour l’ensemble de mes travaux de peinture, mais pour obtenir  la précision nécessaire à la peinture d’un œil, je me muni d’un Raphaël 8400, bien plus court. En effet, la souplesse des poils longs des 8413 me dessert pour ce genre de travaux, ils ont tendance à se courber et cela se révèle plutôt perturbant.

Concernant le choix des couleurs, il est bien évidemment relatif au résultat souhaité. La dilution de la peinture doit être également adaptée, dans ce cas précis, une trop grande dilution nuit à la précision, mais il faut quand même avoir une certaine fluidité de la peinture. Avec l’expérience, vous trouverez le bon dosage.

Photo 1

– Étape 2 – le blanc de l’œil (photo 2)

Premier point fondamental, le blanc de l’œil n’est pas blanc... et Ouais !!!! donc privilégié des blancs cassés, des crèmes, des blancs gris, bref tout ce qui s’approche du blanc mais qui ne soit pas du blanc pure.

Je suis parti sur un ivoire os (918) de chez Prince Auguste (ou Valejo c’est la même chose). Je passe trois ou quatre couches de peinture relativement diluées, afin d’obtenir un fond de l’œil bien net. Rappelé vous qu’il vaut toujours mieux 4 couches diluées qu’une seule non diluée.

Ensuite, avec du Red Gore (Citadel) je simule les petites veines du fond de l’œil. Je commence par des lavis bien dilués sur la partie inférieure qui viennent se loger dans les creux. Ensuite à main levée, je dessine les petites veines à la commissure de l’œil.

Photo 2

– Étape 3 – L’iris (photos 3 – 4 – 5 )

Dans un premier temps il s’agit de dessiner une base foncée sur laquelle vous peindrez, par la suite la couleur de l’iris. Je choisis une couleur foncée, mélange de noir et de deep blue (scale 75). Ici commence le travail de précision. L’erreur souvent constatée est de ne pas assez diluer la peinture, il faudra, là encore, 4 ou 5 passages pour obtenir le résultat final. Il est conseillé de commencer petit, car au moment d’ajuster, il sera toujours plus simple d’agrandir l'iris (c a d ajouter du foncé sur du clair) que l’inverse. C’est également le moment de vérifier la cohérence avec l’autre œil. À ce stade-là, il est encore assez simple de corriger. (Photo 3)

Photo 3

Ensuite, une fois la couleur des yeux choisie, on l’applique sur le fond noir, en prenant soins de laisser un liseret très fin qui démarquera parfaitement l'iris et qui apportera beaucoup de lisibilité à l’œil. Je pars sur un turquoise 966 de chez Prince Auguste. Normalement, en faisant attention, la peinture à tendance à ne pas déborder de la base foncée peinte préalablement (photo 4) et ça c'est bien cool.

Une fois la base posée, il s'agit de la dégrader pour apporter encore plus de richesse à l'iris. Rien de bien sorcier, j'ajoute du deep blue (scale 75) pour foncer et de l’ivoire os 918 (PA) pour éclaircir. Forcément, l’œil est plus foncé sous les arcades. (photo 5).

Photo 4

Photo 5

– Étape 4 – la pupille (photo 6)

Un peu le même système que précédemment, il suffit de peindre la pupille en noir en prenant soins de laisser apparent la couleur de l’iris. Suivant la dilatation souhaitée, vous ajuster la taille de votre rond noir, là encore il vaut mieux commencer petit. Pour cette étape, pas de dégrader, je me contente de plusieurs passages pour avoir un noir bien profond… et pi c’est tout !!!!

Photo 6

– Etape 5 – Le reflet (photo 7)

Très simple et incontournable, c'est ce petit reflet qui donne vie à votre œil. Il s’agit d’être très précis, peinture pas trop diluée, on attaque sous un angle adéquat avec le plat et le bout du pinceau (pas la pointe) et on appose un petit point blanc qui dépasse sur l'iris et sur la pupille. Avant de réaliser le reflet, je nettoie bien mon pinceau, pour que le blanc (skull white de citadelle) soit le plus pure possible. Si vous vous loupez, no panic, vous corrigerez avec le noir de la pupille.

Photo 7

- Etape 6 – la touche finale (photo 8)

La petite cerise sur le gâteau, hyper simple, je passe une couche de gloss cote de chez Humbrol, autrement dit un vernis brillant. Certains ne le font pas, c’est une question de goût, personnellement j’aime bien le rendu humide que cela apporte à l’œil, à vous de voire. Attention quand même, une fois le verni posé, les retouches deviennent quasi impossibles.

Photo 8

– Conclusion

Déjà évoquée , la difficulté réside dans la cohérence entre les deux yeux, évitez qu’il y en est un qui parte à gauche et l’autre à droite. Mais cet aspect-là, ne se travaille pas vraiment, c’est votre œil (tiens encore lui) qui vous guidera… Au besoin, faite appel à la Force !!!! LoOL

Et voilà c’est fini, encore une fois, une succession d’étapes relativement simples, avec un peu d’exercice aucune raison de ne pas y arriver.